Lapin Quel potentiel de production demain ?
Une enquête prospective à l’horizon 2023 pointe les capacités d’investissement limitées des élevages.
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«La baisse anticipée de la consommation de viande de lapin en 2019 s’inscrit dans un contexte général de déconsommation de viande en France et en Europe de l’Ouest. Elle sera accompagnée par un recul de la production (30 113 tec, contre 36 281 tec en 2018) lié à la démographie des éleveurs », a expliqué Camille Lalaurette, de l’Itavi (1), lors de la présentation d’une étude sur l’adaptabilité des élevages lors du dernier Space à Rennes. Elle fait suite à une enquête menée auprès de 85 éleveurs en France (9 % de la production) pour quantifier le potentiel de production et d’investissement à l’horizon 2023.
Attentes sociétales
Selon l’enquête, la volonté d’investir des éleveurs est marquée et concerne prioritairement les logements des lapins (notamment alternatifs à la cage), suivis par les bâtiments d’élevage, les besoins sanitaires et de biosécurité, mais aussi en gestion des effluents. « Cela répond aux attentes sociétales et à la segmentation du marché plutôt qu’à une recherche d’investissements productifs », observe l’économiste. Cependant, la capacité limitée des élevages cunicoles implique de faire des choix entre l’orientation vers les réponses aux attentes sociétales, la biosécurité et les conditions de travail de l’éleveur », poursuit-elle.
D’après le sondage, le potentiel d’autofinancement est très faible dans les élevages (3 €/femelle/an). Un chiffre à mettre en perspective par rapport aux montants des investissements. L’adaptation-rénovation d’un élevage existant vers un mode alternatif représente 20 € par femelle et par an sur dix ans. La création d’un élevage atteint 40 € par femelle et par an sur vingt ans.
Ces efforts pour aboutir à un produit différencié — par exemple, un lapin issu d’élevage alternatif — auront des conséquences sur les coûts de production. « Ces surcoûts pourraient-ils être supportés par un réel consentement à payer du consommateur ? » conclut, l’étude.
Isabelle Lejas
(1) Institut technique de l’aviculture
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